Empl. trans. dir. "Abréger" : Seigneurs, abreigons nostre affaire : Puis qu'il a noz diex en despit, Faisons le mourir. (Mir. st Panth., 1364, 355).

D'accord/par accord. "En choeur" : Disons donc ce rondel d'accort (Mir. nonne, 1345, 328). ...faites un recort D'un rondel chanter par accort (Mir. st Panth., 1364, 368).

"Attirer, retenir l'attention de qqn" : Ma chevance pers et ma vie, Mais la seue li feray perdre, S'a point puis l'empereur aherdre. (Mir. st Panth., 1364, 338).

"Goût, désir, penchant" : Et plus son cuer tourne et varie Hors des affeccions du monde (Mir. ev. N.D., c.1348, 62). Ainsi donques doivent ordener les bonnes personnes leurs affeccions que charité engendre en eulz joie, reverence, paeur et douleur (Mir. st Panth., 1364, 308). ...tu la trouveras [Marie] de merveilleuse fecondité pour quatre condicions d'affeccion amoureuse qu'elle met (Mir. st Panth., 1364, 309).

"Goût, désir, penchant" : Et plus son cuer tourne et varie Hors des affeccions du monde (Mir. ev. N.D., c.1348, 62). Ainsi donques doivent ordener les bonnes personnes leurs affeccions que charité engendre en eulz joie, reverence, paeur et douleur (Mir. st Panth., 1364, 308). ...tu la trouveras [Marie] de merveilleuse fecondité pour quatre condicions d'affeccion amoureuse qu'elle met (Mir. st Panth., 1364, 309).

"Guérir" : Mire devenray si sené Qu'il ne sera mal quel qu'il soit, Se de ma main cure reçoit, Que je ne garisse et affine (Mir. st Panth., 1364, 319).

[En parlant des Écritures] "Accomplir" : Jhesu Crist, Qui des propheties l'escript Tout acomplit et affina... (Mir. st Panth., 1364, 337).

Au plur. Faire ses afflictions : Seigneurs, vous pouez bien trop mettre A faire voz affliccions (Mir. st Panth., 1364, 363).

Empl. trans. "Accabler" : Soies (...) de tes membres meshaingniez Gariz a plain. LE CONTRAIT. Or ne me dueil je mais ne plain Ne de mal ne sui agrevez. (Mir. st Panth., 1364, 337).

Avoir qqc. agréable : Pour ce l'ay je bien agreable, Et bien me plaist. (Mir. st Panth., 1364, 367).

[D'ordre physique] : ...vezci Barlaam Pour qui trouver peine et ahan Ay moult eu. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 253). ...aler droit en Jherusalem Ou le vray Dieu a grant ahan Pour nous moru. (Mir. st Panth., 1364, 333). ...j'ay grant pitié (...) de ce preudomme Que ces sergens veulent a Romme Mener destruire a grief ahan (Mir. st Ign., 1366, 77).

"S'aider" : Jamais ne de piez ne de mains Ne s'aidera. (Mir. st Panth., 1364, 341).

Se Dieu m'ament : L'EVESQUE GUILLAUME. Sire conte, voir, vous pechiez Trop grandement. GILLE DE TUSCULAN. Ains a bon droit, se Dieu m'ament, Quant le dedites. (Mir. st Guill., c.1347, 10). Dy me voir, se Mahon t'ament, Quelles sont elles ? (Mir. st Panth., 1364, 344).

Adj. : Priez vo [de Nostre Dame] fil qu'il me sequeure E qu'a m'ame vueille estre ami. (Mir. mère pape, c.1355, 397). Entres en la chaudiére a plain Et je [Dieu] te tenray par la main, Et verras que pour toy feray Et combien ami te seray. (Mir. st Panth., 1364, 355). Par ce point sauverez vostre ame, Chier sire, et arez Dieu ami. (Mir. Clov., c.1381, 268).

Empl. intrans. "Devenir comme mort" : Certes je li venderay chier Ce que les mains m'a fait sechier Et amortir. (Mir. st Panth., 1364, 359).

"Amour d'un être (femme, Notre-Dame, diable, Christ) pour un autre être" : NOSTRE DAME. Chiére amie, a ma voulenté M'as lonc temps amée et servie, Dont tu as m'amour gaaingnie (Mir. enf. diable, c.1339, 3). LE PREMIER DYABLE. Amis doulx, or ne t'en fain pas, Se tu [Belgibuz] veulx aquerre m'amour (Mir. enf. diable, c.1339, 5). ...je ne sache seens dame Pour quy du tout et corps et ame Je ne meisse en son bandon, Se de s'amour m'avoit fait don. (Mir. abbeesse, 1340, 69). Doulx Jhesu Crist (...) je te proy Qu'en t'amour nous tiengnes si fors (...) Que pour paine ne pour martire C'on nous face, ne perdons, sire, Ta vision. (Mir. st Panth., 1364, 362).

[Avec qualificatifs] : Sire, qui par provision D'infinie amour et bonté As volu prendre humanité (Mir. st Panth., 1364, 362). Il aime son Dieu d'amour fine Trop malement. (Mir. st Ign., 1366, 99).

Par amour fine/par fine amour : Du grant annuy et du contraire, Sire, que vous [l'evesque de Poitiers] ay fait a tort Vous requier mercy et acort ; Et pour plus noz cuers apaisier, Baisiez moy ; je [Guillaume le conte] vous vueil baisier Par amour fine. (Mir. st Guill., c.1347, 21). HERIPPÉ. Amis, detrier Nous souffrez un petit icy, Mon frére et moy et vous aussi, Par fine amour. PREMIER SERGENT. Mais que ne faciez long demour (Mir. st Panth., 1364, 362).

Bien apert : Il est biau valeton assez Et bien appert. (Mir. st Panth., 1364, 312).

[Avec un attribut du suj.] "Se montrer d'une certaine manière à qqn" : Doulce vierge, moult lonc temps a Que diligenment monstré m'a (...) mon pére, A qui Dieu vray ami appére, Que pour le sauvement de s'ame On vous doit servir (Mir. march. larr., c.1349, 94). Se tel con vous dites m'appert, Sire, voulentiers le prendray [vostre filz]. (Mir. st Panth., 1364, 312).

"Se manifester" : Hermolaus pére, Qu'en vous la Dieu grace s'appére. (Mir. st Panth., 1364, 329).

Empl. pronom. "S'appeler, se donner pour qualificatif" : ...pour ce s'appelle elle mére de belle amour (Mir. st Panth., 1364, 308).

[Avec un objet autre] : Biau filz, ça venez un petit : J'ay de parler grant appetit A vous sanz doubte. (Mir. st Panth., 1364, 315). J'ay de savoir grant appetit Dont est né ne de quelle terre. (Mir. Clov., c.1381, 205).

Empl. abs. : Tu [mon enfant] as assez aage et temps D'apprendre, et si as bon engin. (Mir. st Panth., 1364, 311).

Argent sec. "Argent comptant" : MAISTRE MORIN. (...) je vous di bien qu'i convient Qu'il me serve set ans entiers, Et dix livres de voz deniers Avoir avec. LE PÉRE. Je vous paieray d'argent sec Voulentiers. (Mir. st Panth., 1364, 313). Mon seigneur de son argent sec Les acheta. (Mir. Berthe, c.1373, 216).

"Attaque" : DEUXIESME PRESTRE. Bonnes gens, venez a l'assault. Le dieu Panthaleon ou chief M'a feru, dont j'ay tel meschief Que je me muir. (Mir. st Panth., 1364, 356).

"Placer, poser" : En la monteigne Didemi, Ou assise est la maistre eglise De nostre dame (Mir. emp. Julien, 1351, 214). Tandons y, vous et moy, les mains Tant conme elle descent du ciel Pour la miex asseoir [la chappelle], Michiel, Droit en sa place. (Mir. mère pape, c.1355, 399). Or ça : ceste chaudiére ci Fault asseoir en ceste place. (Mir. st Panth., 1364, 354).

Empl. abs. : Et toutes ces choses attraient et aleichent. (Mir. st Panth., 1364, 308).

Empl. subst. : Les avugles fait veoir cler Et les contraiz fait droit aler (Mir. st Panth., 1364, 338).

S'aviser de qqc. : ...de ce mal te garira Se tu fais ce qu'il te dira. Or t'en advise. (Mir. st Panth., 1364, 335).

Empl. pronom. "Se baisser" : Baissiez vous et tendez le col. (Mir. st Panth., 1364, 367).

Tout à bandon. "En toute liberté" : Faites de moy tout a bandon Vostre plaisir. (Mir. st Panth., 1364, 368).

"Rejeter" : Touz autres diex pour toy reny Et de mon cuer hors les bany. (Mir. st Panth., 1364, 319).

Barguigner de qqc. "Discuter les conditions de qqc." : De ce ne vueil plus barguignier. (Mir. st Panth., 1364, 313).

Empl. intrans. "Être ouvert, béant" : ...vez le cy gueule baée Ou me suit pour moy transalentir. (Mir. st Panth., 1364, 318).

"Faculté, sens" : L'AVUGLE. (...) il n'est riens que je ne feisse Pour recouvrer le benefice De ma veue. (Mir. st Panth., 1364, 327).

[L'obj. désigne une pers.] "Retourner, subvertir" : Mais celui doit estre maudit Qui les hommes ainsi bestourne Qu'a croire en un Dieu les atourne, Qui tant par ce monde courut Qu'avecques deux larrons morut. (Mir. st Panth., 1364, 349).

Loc. Quel vent vous boute ? "Quelle est la cause de votre venue ?"cf. "quel bon vent vous amène ?" : L'EMPEREUR. Bien veigniez vous, maistre Morin. Quel vent vous boute ? MAISTRE MORIN. Mon seigneur, vous l'orrez sans doubte. (Mir. st Panth., 1364, 338).

"En peu de temps, vite" : Bon homme, sanz vous ci tenir Il vous fault jusques ça venir. Or faites brief. (Mir. st Panth., 1364, 346). Sire, il nous fault penser et brief Conment noz noces se feront (Mir. Amis, c.1365, 46).

[Comparaison avec aveugle] : Au mains congnois je bien l'avugle Qui ne veoit rien plus qu'un bugle, Qui voit bien con vous maintenant. (Mir. st Panth., 1364, 339).

Loc. verb. Avoir cause de + inf. : Nous avons bien cause et matiére De plourer pour le grief meffait Que nous li avons a tort fait. (Mir. Theod., 1357, 124). ...Si que ce peuple ait achoison Et nouvelle cause et raison De toy loer et aourer (Mir. st Panth., 1364, 347).

De certain : ...si savez de certain Que plus s'efforce (...) Li ennemis des bons tempter Que des mauvais (Mir. abbeesse, 1340, 81). DIEU. Hermolaus, tien de certain Pour ce qu'amé m'as de cuer fin, Le temps approuche de ta fin. (Mir. st Panth., 1364, 360). Froment de Dieu sui qui attens A estre molu par les dens De ces lions, c'est de certain, A ce que je soie fait pain (Mir. st Ign., 1366, 111).

Faire chère espartie : Panthaleon, chiére espartie, Biau filz, faites ce seigneur cy, Quant li plaist estre venuz cy Pour vous veoir. (Mir. st Panth., 1364, 312).

Vivre comme un chien : L'EMPEREUR. Donques a ce que puis veoir Tu es crestien ? L'AVUGLE. C'est voirs ; autrement conme un chien, Sire, vivroie. (Mir. st Panth., 1364, 340).

"Cire à cacheter" : Je li vois en sa cote mettre Et atachier une viez lettre Par derriére d'un po de cire (Mir. parr., 1356, 17). Ay je espée a fol ? Estre souloit la miex tranchant (...) Et au ferir s'est si pliée Com se fust de cire gommée (Mir. st Panth., 1364, 367).

Empl. adv. Voir clair : Les avugles fait veoir cler (Mir. st Panth., 1364, 338).

"Point d'un raisonnement" : Et premiérement sa conmendacion qui est trible, selon trois clauses, esquelles trois choses sont signiffiées selon l'ordenance de la lettre... (Mir. st Panth., 1364, 308).

"Ordre" : LE CHEVALIER. Vostre conmandement feray, Mon chier seigneur, c'est de raison. (Mir. femme roy Port., c.1342, 169). GABRIEL. Dame, vostre conmandement Avons complet. (Mir. ev. N.D., c.1348, 71). PREMIER ANGE. Vray Dieu, vostre conmandement Acomplirons. (Mir. st Panth., 1364, 351). L'ESCUIER. Sire, vostre conmandement Vois mettre a fin. (Mir. Clov., c.1381, 241).

Part. prés. au plur. [Mystique] Les commençants. "Les personnes mariées" p. oppos. aux profitantset aux parfaits : Ou autrement est elle en grace de toute voie, c'est assavoir des conmençans, des prouffitans et des parfaiz. (Mir. st Panth., 1364, 309).

Commettre qqn à + inf. : Gabriel, vas : je te conmet A ce feu destaindre qu'il font. (Mir. st Panth., 1364, 356).

Porter compagnie à qqn : PREMIER SERGENT. Et je compagnie porter Vois l'emperére. (Mir. st Panth., 1364, 342).

Au fig. "Guider" : Sachez que pechié le conduit, Et met en voie et en conduit D'estre dampnez. (Mir. parr., 1356, 23). Ton saint et bon ange m'envoie, Qui me conduie et mette en voie De vray repos. (Mir. st Panth., 1364, 360).

"Conscience morale" : Dame, se savez riens de quoy Vous repreigne la conscience, Dites le nous en audience : Espurgiez vous. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 162). Je m'en vois faire baptiser Pour ma conscience appaiser. (Mir. st Panth., 1364, 337).

Homme de conscience : L'EMPERÉRE. (...) fay me savoir Qui t'a si bien endottriné (...) et si obstiné En ta science. PANTHALEON. Un saint homme de conscience Qui nommez est Hermolaus. (Mir. st Panth., 1364, 358).

Empl. subst. [Avec compl. introd. par à] : ...tiercement les consentans a son imitacion remunerant. (Mir. st Panth., 1364, 307).

Empl. subst. : Donques Marie est vie en exemple des mariez, des continens et des vierges (Mir. st Panth., 1364, 309).

Empl. subst. : Es tu ce qui mire es si bon Que les avugles renlumines (...) Et les contraiz aussi redresses (Mir. st Panth., 1364, 344).

[L'obj. désigne une pers.] "Convertir (à une religion)" : Cy conmence un miracle de Nostre Dame de Barlaam (...) qui converti Josaphat, le fil du roy, et depuis converti Josaphat son pére le roy et touz ses gens. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 243). Sire, plaise toy qu'il puist estre Que mon pére soit a ta loy Converti aussi conme moy ! (Mir. st Panth., 1364, 325).

"Balsamite, plante aromatique" : ...si congnois moult bien cresson Olenois, voire, et seneçon, Tenasie, coq, lis et mente (Mir. st Panth., 1364, 324).

"Corps mort, dépouille" : Ne seroit ce pas li plus biaux, S'en ce mostier sur deux treteaux Ce corps estoit ? (Mir. ev. arced., c.1341, 118). Sire, ces gens sont decolez. Dites nous des corps que voulez Que l'en en face. (Mir. st Panth., 1364, 368).

[En parlant du corps humain] "Côté, flanc" : ...vostre ribaut destroit, Qui lez vostre costé se gist. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 138). ...a brandons de feu ardans Li ardez et costez et flans Jusqu'a l'entraille. (Mir. st Panth., 1364, 350).

[En parlant d'un liquide] "Couler" : ...il yssi et yaue et sanc Qui coula de vostre saint flanc (Mir. st Panth., 1364, 328).

Courir sur/sore à qqn : A cestui doit on courir seure Qui noz diez het et deshonneure (Mir. st Panth., 1364, 349). Courir nous convient sur aux hommes De ce pais et les pillier (Mir. Clov., c.1381, 262).

En partic. RELIG. "Croire (en une divinité)" : Par foy, ce seroit mal et deulz Que j'aoure telz diex ne croye Qui ne sont que fust ou que croye (Mir. st Panth., 1364, 364).

Empl. trans. indir. RELIG. "Croire (en Dieu)" : Jhesu Crist c'est celi Qui est vrais Diex, et pour c'en li Creans vueil estre. (Mir. st Panth., 1364, 320). Ne doubte pas (...) que ta veue ne reusses Pour tant qu'en Jhesu Crist creusses (Mir. st Lor., 1380, 169).

[En parlant du squelette] : LE COURBE HOMME. Les os m'estendent et me croissent : Je croy que je me vueil drescier. (Mir. st Panth., 1364, 348).

"Cueillir, récolter, ramasser" : ...la monta elle (...) ou temple de Dieu, que j'appelle paumier, et y cueilli le fruit (Mir. st Guill., c.1347, 5). D'aucunes [herbes] cueillir m'en yras, Et je te mousterray conment Tu en feras bon oingnement (Mir. st Panth., 1364, 325). Je m'en vois (...) Aux champs visiter mes gaignages, Afin que d'ouvriers, conme sages, Soie pourveuz (...) Quant il les me fauldra cueillir. (Mir. femme, 1368, 177).

Prendre qqc. en cure. "Prendre soin de qqc." : Ha ! sire, je qui sui despis De touz pour ce que sui contrait (...) Vueillez regarder mon meshaing Et prendre en cure. (Mir. st Panth., 1364, 336).

"Cure, guérison" : ...il ne sera mal quel qu'il soit, Se de ma main cure reçoit, Que je ne garisse (Mir. st Panth., 1364, 319).

[Plan physique] : Se je te garis et te cure, Laisseras tu la loy paienne Pour tenir la foy crestienne (...) ? (Mir. st Panth., 1364, 336).

"Bienveillante" : Celle qui est des cieulx royne Li vueille estre dame et amie. (Mir. st Panth., 1364, 322).

Venir en danger de qqn : ...il est bon Que tu saches aucun mestier, Par quoy (...) Ton estat par honneur maintiengnes Sanz ce qu'en dangier d'autrui viengnes (Mir. st Panth., 1364, 310).

Estre hors de danger (d'une bête). "Être hors de la portée (d'une bête)" : ...je voi que la beste est morte, Qui si me suivoit pour mengier. Or sui je hors de son dangier (Mir. st Panth., 1364, 318).

Empl. adv. De degré en degré. "Graduellement" : Ceste cité de degré en degré Edifia Sapience a son gré (Mir. Theod., 1357, 131). Or l'en amenez Et vous pri que li apprenez [a Panthaleon] Le fait de degré en degré (Mir. st Panth., 1364, 313).